“Panda cherche bambou” drôle d’entretien pour un poste RH

bubbles comJe discutais avec une copine de son entretien tout frais pour un poste RH. Ravie d’avoir passé la présélection d’un cabinet de recrutement, elle s’était préparée comme tout bon candidat aux questions classiques sur son parcours et ses motivations, sa vision du métier, les prochains enjeux, etc. Mais là, que nenni.

L’essentiel de l’échange a tourné autour de sa capacité à gérer, voire résister à un PDG au caractère trempé. Quelque peu surprise de la tournure de l’entretien, on lui décrit un homme dur, discriminant. Ma copine a demandé quelle place la fonction RH occupait dans l’entreprise (pour qu’on laisse son dirigeant lessiver son organigramme tous les deux ans). Et là, patatras, désillusion totale. “Oh vous savez, chez nous le PDG a les pleins pouvoirs. Donc la fonction RH est un fusible qui ramasse pour tous les autres“.

Déçue par sa prestation (elle ne s’est pas sentie suffisamment incisive), nous avons balayé les temps forts de son entretien. Elle m’avouait même douter de son envie d’entrer dans l’arène. Mais j’ai été scotchée par une des métaphores utilisées. Extrait de notre debrief café :

– Quel âge a donc cet énergumène ?

– 40 / 45 ans, bonne bouille, études supérieures… et pourtant, il est infâme.

– Nooon ? Pas possible… avec toutes les campagnes sur les discriminations, le sexisme, c’est étonnant que ça perdure.

– Dingue oui. J’essayais de recentrer l’échange sur mon métier, et pfff, on repartait sur une mise en situation de crise. J’ai eu l’impression de me griller sur chaque réponse tellement c’était impensable.

– Mais du coup, quel profil RH cherche cette boîte si on ne lui laisse pas faire son job.

– Elle veut un bambou !

– Un quoi ?

– Un RH léger, souple et résistant, qui essuie les tempêtes sans se briser. Ne pas contrer le patron, toujours esquiver. Et quand ça ne va plus, le bambou se fait bouffer.

Pas vraiment un job de rêve, n’est ce pas ?

Mais le pire, c’est de constater que tout est assumé. Ses prédécesseurs ont essayé et échoué, impuissants. Inutile de préciser que ma copine, saine de corps et d’esprit a assuré le minimum syndical, tout en demandant quand même, si deuxième tour il y a, à rencontrer le patron border-line pour voir en face le “bon”homme. Pour finir notre pause touillette, nous avons convenu que le fusible dont la durée de vie dans l’entreprise serait limitée, avait les moyens de négocier sa précarité et son assurance santé. Humour noir.

Je poursuis ainsi ma journée, chiffonnée par ce que j’ai entendu. Je pense à ces pauvres salariés évoluant autour d’un tel dingo panda.

Et là, coup de fil à un ami, non, à un prospect. J’expose l’objet de mon appel et explique mon domaine de compétences. Nous avons une conversation intéressante, nous sommes sur la même longueur d’ondes. Notamment sur la place du collaborateur dans le dispositif communication. Mon interlocutrice est en charge de la communication, rattachée au PDG “un homme charmant, me dit-elle, très à l’écoute de mes suggestions. Du fait de mon lien direct, nous avons des échanges réguliers, sans filtre et nous avançons vite et bien.”

Ah, merci. Je retrouve foi en l’espèce managériale...

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