Quand j’ai quitté mon poste salarié, je me suis tournée dans un premier temps sur une recherche de poste équivalent. Mon CV était à jour, mon profil sur les réseaux sociaux pros aussi. Je me suis pliée à l’exercice : “tu publies une annonce, je postule, tu ne me réponds pas… souvent”. Les professionnels de l’emploi rétorquent : “oh la la, vous imaginez bien que dans votre secteur (la communication), il y a tellement de candidats qu’on ne répond qu’aux 20 premiers et encore, si on peut”.
Ok, moi ça me prend une demi-journée de postuler mais après tout, je n’ai que ça à faire ! Non pas que j’hésite, mais je décode l’annonce, identifie les mots clés, ajuste mon CV en conséquence et après des recherches sur l’entreprise, je me penche sur ma lettre de motivation. Je commence à m’agacer sérieusement du peu de retour à mes candidatures. Et là, on me dit : “Non mais dans ta situation, faut faire jouer ton réseau. Tu dois te faire connaître du marché caché”. Recruter est un investissement coûteux. Bon nombre de postes sont pourvus par cooptation, la prise de risque est minimale. Tout le monde s’y retrouve. Ok, j’ai compris, je dois informer mon réseau de ma disponibilité et de mes attentes, au cas où.
Me voilà partie dans la belle aventure réseau. D’abord, rafraîchir mes contacts. On s’est perdu de vue depuis un moment, je cible ceux qui peuvent m’apporter de l’info. Et oui, parce qu’en démarche réseau, on cherche un boulot mais on ne le dit pas, ça effraie. Au début, j’intègre les règles du jeu en traînant les pieds, j’avoue. L’exercice est nouveau pour moi, je suis mal à l’aise. Mes premières reprises de contact sont peu assurées, puis s’affirment. Je suis galvanisée après un long échange avec une DRH qui m’explique sa démarche de communication interne. J’entrevois des initiatives différentes, adaptées à une autre culture d’entreprise. Via une ancienne collègue aux Achats, je rencontre un responsable de la Direction des grands investissements. Notre rendez-vous se passe tellement bien qu’il me propose de revenir pour que nous terminions notre échange. A ma deuxième entrevue, il m’a préparé toute une pile de documentation retraçant les initiatives de communication de son Groupe ces dernières années. C’est aussi grâce à une rencontre réseau que je décide de travailler sur ma création d’entreprise, prenant conscience de mon envie de nouveauté, de variété et de responsabilités.
Et voilà, que de fil en aiguille, j’élargis mon réseau, décomplexée. Je vais de temps en temps à des after-work sans forcément collecter des cartes de visite (je suis sélective). Pas grave. Maintenant, mon pitch est au top.
C’est ce que je vais dire à mes élèves lors de notre prochain cours de com. Comme le révèle l’étude IPSOS/BCG/HEC Alumni/HEC au féminin, très peu d’entre eux sont présents sur Viadéo ou Linkedin. Ils ne voient pas du tout l’intérêt, n’ont pas le temps, préfèrent l’échange direct avec leurs contacts. Je vais leur démontrer qu’un réseau pro fonctionne différemment et combien il peut leur apporter en retour.