Vouloir accéder au pouvoir, aux devants de la scène, à la popularité n’est pas nouveau. Les héritiers sont de plus en plus courtisés par les marques qui voient une double façon d’attirer l’attention. Et oui, les marques font parler d’elles grâce au patronyme du père et/ou de la mère et le focus sur Junior. Sacré retour sur investissement. Explication.
Outre-atlantique, il est fréquent d’exposer les enfants. Les parents les exhibent presque in-utero. Je ne vais pas égrener la liste des ravages alcool-cocaïno-ados dont peu de graines de stars se relèvent. Ce n’est pas le propos de mon billet. Avec l’avènement des Baby Idols Kardashian, Pitt, Cruise, Smith et compagnie, les marques ont l’embarras du choix pour leur placement de produits et l’incarnation des campagnes de pub. Après les it-bags, les it-kids.
En Europe, beaucoup d’enfants de parents célèbres (médias, culture, politique) sont protégés de toute exposition médiatique jusqu’à l’âge où Junior souhaite faire son entrée en société, comme un grand. Il s’expose alors via son compte FB, IG, Twitter et prend autant de place que sa notoriété patronymique le permet. Pour faire genre “je veux être reconnu pour ce que je suis”, Junior peut adopter un nom d’emprunt mais pas ennemi de ses intérêts, il revient bien souvent à celui de son illustre, histoire de gagner du temps, des followers et des opportunités (comme Marie de Villepin à ses débuts dans le mannequinat). Non pas que seul l’intérêt le guide mais bon, si l’on cherche l’exposition autant y aller turbo.
Mon billet puise son inspiration du cas de Melle Depp-Paradis. Farouchement préservée par ses parents qui connaissent les ravages de la précocité médiatique, vu qu’ils ont été eux-mêmes cibles de bien des attaques, Lily-Rose a fait son apparition officielle au printemps dernier, invitée par Karl L. Egérie de la marque, actrice débutante, on la voit partout : blog, magazines… Son compte @lilyrose_depp compte près de 1.4 M d’abonnés. Pour le commun des mortels et la presse people, ces mômes de célébrités permettent l’accès à l’intimité familiale sans passer par la case paparazzi et recours judiciaire. Ces gamins, pas tout à fait comme les autres, sont devenus les familles royales 2.0 qu’on scrute, qu’on imite, qu’on trouve cool.

Il n’empêche que le choix des rejetons commence à agacer parce que justement, ils ont tout, sans se fouler. Alors en France, en tout cas, ça finit par réagir dans les chaumières. Anne-Valérie Hash, directrice artistique de Comptoir des cotonniers a été obligée de justifier son dernier choix d’égéries pour sa campagne de pub du 20e anniversaire de la marque , face aux réactions sur les réseaux sociaux contestant les privilèges et l’ascension de ces bien nées. “On fêtait les 20 ans de la marque, et tout le monde était d’accord en interne pour qu’on choisisse des célébrités, pour marquer l’occasion. Quand on a fait un casting pour définir la femme qui représenterait le mieux Comptoir, Charlotte, c’était un rêve, et finalement ça s’est fait. J’avoue qu’au départ nous n’avons même pas pensé aux éventuelles réactions, tant le couple mère-fille est dans l’ADN de la marque, qu’il s’agisse de couples célèbres ou pas.”
Pas d’hypocrisie, l’entre-soi existe depuis la nuit de temps et si le sujet vous intéresse, je vous conseille l’excellent ouvrage des journalistes indépendantes Aurore Gorius et Anne-Noémie Dorion Fils et filles de…