Vous entendez régulièrement les mots silo, transversalité, leadership, charisme, engagement, etc. Non pas que ces tendances soient nouvelles. A une époque où l’emploi est corseté par la crise d’un côté et le chômage de l’autre, les employeurs peuvent brandir la menace pour ne pas dire le chantage à l’emploi pour exiger des collaborateurs le maximum et au-delà.
Grâce aux échanges réseau, aux rencontres avec des prospects et des clients, j’observe que les problématiques demeurent : fluidifier les échanges, stimuler les remontées d’infos, qualifier le besoin client, etc. Le comportement diffère selon la culture d’entreprise et la personnalité des dirigeants. Et notamment sur l’approche managériale des jeunes recrues.
Certaines entreprises ont choisi les relations de proximité : tutoiement, portes de bureau ouvertes voire plus de bureau du tout. Le manager est avec ses équipes, en mode start-up. Confrontation des idées, des solutions et stimulation maximale.
Pour garantir l’équité, les managers se sont dotés d’indicateurs et de tableau de bord. Et pourtant, même si les résultats sont bons, ils ne garantissent ni l’engagement ni une saine ambiance. Des programmes d’incentive libèrent les émotions en permettant aux collaborateurs de partager des émotions fortes, des réussites unissant leurs efforts pour surmonter une épreuve.
La communication informelle au déjeuner, à la machine à café crée un climat adapté aux jeunes recrues qui échangent, textotent facilement aux temps de pause. Les collaborateurs doivent toutefois veiller à ne pas trop se livrer. Un manager malveillant peut aussi retourner à son avantage des propos recueillis sous forme de confidences. On est au boulot, ne pas l’oublier !
Le plus jeunes vivent au présent et se soucient comme d’une guigne d’un plan de développement à 5 ans. Ils n’ont aucune certitude d’être encore dans les murs. Il faut donc se caler sur le même rythme spatiotemporel et les ancrer dans des projets qui les mobilisent – maintenant. Chacun se mobilise pour un projet qui a du sens. Les plus jeunes s’investissent d’autant plus si le manager a pris le temps d’expliquer l’utilité de la démarche, du projet, de la stratégie. Et ce qu’ils ont à y gagner car la notion gagnant-gagnant apparaît très tôt. Les notions d’effort et de devoir pèsent bien moins lourd que pour leurs parents.
Ces piliers du management ne sont finalement pas nouveaux. Mais ils ont pris une plus grande place face à de jeunes qui peuvent démissionner sur un coup de tête, pour prendre l’air, voir du pays, changer de vie.